La photographie argentique






Introduction

Ce procédé dérive directement des premières découvertes sur la photographie puisqu’il utilise les halogénures d’argent. Le principe est le suivant :

-L’image projetée sur le film est produite par la lumière renvoyée par le sujet photographié. Les parties les plus lumineuses de la scène impressionnent plus l’émulsion chimique que les parties sombres.
-Lors du développement, on plonge le film dans une préparation chimique (appelée révélateur) qui « crée » l’image négative, c'est-à-dire que les zones claires sont traduites par des zones sombres et les parties foncées par des zones claires. Les zones de luminosité moyenne sont représentées par différentes valeurs de gris.
-Mais l’émulsion contient encore les grains d’argent qui n’ont pas été exposés à la lumière et qui restent sensibles à celle-ci. Il faut donc plonger le film dans un bain fixateur pour former des sels qui seront évacués par lavage à l’eau courante.
-Il faudra ensuite tirer le négatif sur un papier sensible qu’il faudra aussi développer pour obtenir l’image positive, c'est-à-dire une image avec des zones claires correspondant aux zones claires et des zones sombres correspondant aux zones sombres.

schéma montrant les différentes étapes de la formation d'une photo
« Les différentes étapes de la formation d’une photo »

Il existe d’autres modes d’exposition, notamment une méthode permettant d’obtenir directement une image positive et transparente appelée diapositive.


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La photographie couleur

Le gros inconvénient de ce procédé est qu’il ne permet pas de reproduire les couleurs mais juste les différences de teintes en valeurs de gris. Ce n’est qu’au cours du 20ème siècle, que les chercheurs vont trouver comment former une image en couleurs.
Le principe (très simplifié) de l’obtention de ces images est des superposer trois couches d’émulsion en les séparant par des filtres colorés pour que chaque couche ne soit sensible qu’a un certain type de couleur (violet-bleu, vert, rouge) . Ensuite, grâce à un développement dans un révélateur différent de celui pour le procédé noir et blanc on peut obtenir une image en couleurs.

le schéma d'un film couleur vu de côté
« la vue en coupe d’une pellicule couleur »




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Une histoire de formats

Le but de la plupart des photographes est de transférer sur un support en papier les photographies. Aux tout débuts de la photographie on enduisait un support lisse d‘émulsion photographique que l’on exposait. La surface d’émulsion était vaste, il suffisait donc de mettre l’émulsion développée sur le papier et de tirer, on avait ainsi une image papier de format suffisant, on appelle cette méthode le tirage par contact. Avec le temps, les photographes se sont trouvés handicapés par le format de la surface sensible qui obligeait à avoir un système grand, lourd, qui empêchait de photographier tout ce qu’on voulait. Par conséquent les fabricants ont dû étudier leurs systèmes pour créer une surface d’exposition plus petite qui permettrait de faire plusieurs photographies. C’est ainsi qu’est né le film souple (inventé par Kodak) qui équipe depuis tous les appareils argentiques.

la photo d'un plan film de 5x7 pouces, un des plus grand qu'on puisse trouver
« Ici on a un film de 5x7 pouces assez récent mais qui montre qand même la taille impressionnante de la surface sensible »

Malheureusement, le tirage par contact n’était plus possible sinon les images auraient été petites. Il faut donc agrandir le négatif lors du tirage. Or on ne peut pas agrandir infiniment le négatif car cela détruit les détails. L’industrie photographique a donc produit tout au long du 20ème siècle des films de différentes tailles pour que le photographe puisse choisir entre un film plus petit pour pouvoir se déplacer avec son matériel ou un film plus grand pour les agrandissements, généralement réservé au studio.

L'agrandisseur M370 fabriqué par DURST, un des plus grands fabriquant d'agrandisseurs
« Un agrandisseur Durst M370 destiné à tirer des photos d’une taille convenable pour être vues par l’œil humain »



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Le petit format

Le petit format est le nom qui désigne généralement le film 24x36 mm. Ce film de 35mm de large est enroulé autour d’une bobine en plastique. C’est le type de film le plus répandu car il est utilisé aussi bien par les amateurs que par les professionnels. Tout d’abord destiné au cinéma, plusieurs chercheurs ont essayé de l’adapter sans succès jusqu’a ce que l’ingénieur Oscar Barnak qui travaillait chez Leitz trouve en 1914 le moyen d’adapter ce film aux appareils photos et en premier lieu au mythique Leica.

Le premier appareil photo à pellicule 24x36 mm, le Leica	1
« Le Leica 1, le premier appareil à utiliser le film 35mm »

En 1996, cinq grandes marques de l’industrie photographique (Canon, Fujifilm, Kodak, Minolta, Nikon) s’allient pour lancer un nouveau format qui va ensuite être adopté par tous les constructeurs. Ce format est nommé APS, il mesure 16.7x30.2mm. Ce format était sensé simplifier l’utilisation du film par les amateurs, permettre différents choix de cadrages (classique, HDTV, panoramique), impression d’une planche index lors du développement. Malheureusement ce format n’eut pas le succès espéré auprès du public et il mit même en mauvaise situation certaines marques (notamment Minolta).


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Le moyen-format

On désigne par ce terme les films dont la surface d’un négatif possède un côté de 6cm, il existe des négatifs de 4.5x6 cm, 6x6 cm, 6x7 cm, 6x9cm. Ce type de film est généralement utilisé pour la photo de studio et de mode.


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Le grand format

Le négatif de grand format n’est pas conditionné sous forme de film mais de feuille qu’on nomme Plan-film. Il est placé dans un châssis étanche à la lumière. Ces films ont des surfaces très variables : 10x12.7 cm, 13x18cm, 20x25cm. Les films supérieurs au 24x30 cm (qui peuvent aller jusqu’au 50x60cm) et les rouleaux de 1,10 m de large sont réservés à des applications très particulières mais généralement pas à la photo.


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Retour vers le futur

Aujourd’hui le procédé argentique n’a plus de chances d’évoluer. En effet, les marques misent tout sur le numérique (et les consommateurs leur donnent raison) et on peut donc être certains qu’ hormis quelques modifications apportées par les constructeurs (Kodak, Fujifilm, Ilford ...) il n’y aura pas de nouveauté majeure pour les halogénures d’argent.


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